Agbeyomé Kodjo, ancien Premier ministre togolais de 2000 à 2002, s’est retrouvé au cœur d’une controverse politique après s’être déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2020 au Togo, en dépit des résultats officiels proclamant la victoire de Faure Gnassingbé. Cette affirmation audacieuse l’a conduit à une existence d’exil, où il a dû échapper aux poursuites judiciaires intentées à son encontre par les autorités togolaises. Ces accusations comprennent des chefs d’inculpation tels que « Atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « diffusion de fausses nouvelles » et « troubles aggravés à l’ordre public ». Récemment, lors d’une entrevue accordée à Mme Denise Époté, journaliste de TV5 Monde, Agbeyomé Kodjo a partagé son parcours, ses défis et ses aspirations pour l’avenir politique du Togo.
Une Présidentielle Controversée
L’élection présidentielle de 2020 au Togo a été marquée par des contestations et des allégations de fraude électorale. Agbeyomé Kodjo, le principal opposant à Faure Gnassingbé, soutient avoir remporté l’élection, mais sa victoire aurait été dérobée. Il a été accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, de diffusion de fausses nouvelles et de troubles aggravés à l’ordre public. Ces accusations l’ont contraint à vivre en exil. Agbeyomé affirme qu’il a été confronté à des pressions pour accepter un poste de Premier ministre avec un pouvoir élargi en échange de son silence.
Selon Agbéyomé Kodjo, il a été approché par un émissaire de Faure Gnassingbé qui lui aurait dit : « Nous avons volé ta victoire, mais tu ne peux pas nous envoyer en prison, car nous contrôlons les forces de défense et de sécurité. Accepte d’être Premier ministre avec un pouvoir élargi, et tu recevras une valise contenant 10 milliards de francs CFA. » Agbeyomé a catégoriquement refusé cette offre, affirmant que son mandat n’était pas pour devenir Premier ministre, mais bien pour être président.
Les Attentes d’Agbeyomé Kodjo
Lors de l’entretien, Agbeyomé Kodjo a exprimé son désir d’être rétabli dans ses droits et de rentrer au Togo. Il a également appelé à la médiation, mais avec la condition que le médiateur soit impartial et incorruptible. Il a fait allusion aux difficultés qu’il a rencontrées dans ses tentatives de médiation précédentes et aux manœuvres du régime en place pour conserver le pouvoir. L’ancien Premier ministre souligne que plusieurs acteurs internationaux, y compris la France, n’ont pas reconnu la victoire de Faure Gnassingbé. Il évoque des messages de félicitation diffusés sur RFI qui auraient été falsifiés.
L’Implication de la France
Il fait appel à la France, considérant que la France-Afrique maintient le régime en place au Togo, et interpelle le président Emmanuel Macron pour qu’il respecte ses engagements en matière de respect des limites du pouvoir. Il mentionne que la France doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à la subversion du droit international et pour que la victoire du peuple togolais soit reconnue.
Agbeyomé Kodjo souligne également le rôle crucial du clergé togolais dans la recherche d’une résolution pacifique de la crise politique. Il rappelle que dès le lendemain de l’élection de 2020, le clergé a appelé à la rétablissement de la vérité et de la justice.