Au Togo, la société Ebomaf s’est distinguée en mobilisant, via un convoi d’une ampleur remarquable, des dizaines de bus pour transporter des personnes jusqu’à sa base d’Adidogomé. Le message véhiculé à travers cette opération est clair : la communauté burkinabè témoigne de son soutien indéfectible à la politique menée par Faure Gnassingbé dans le contexte électoral.
L’initiative d’Ebomaf, consistant à rassembler plusieurs milliers de Burkinabè pour une manifestation de soutien à Lomé, s’inscrit dans une démarche qui souligne une posture particulière vis-à-vis de la gouvernance actuelle, souvent qualifiée de dictatoriale. Là où des mouvements de contestation menés par l’opposition togolaise auraient probablement été accueillis par une répression marquée, à base de gaz lacrymogènes et potentiellement ponctuée de drames, cette mobilisation orchestrée bénéficie d’une tolérance notable.
Une stratégie qui met en exergue la recherche de légitimité par le régime de Gnassingbé, dans un contexte où sa popularité au sein de la population togolaise s’avère fragilisée. En recourant à l’appui de ressortissants étrangers, le pouvoir en place cherche manifestement à contrer le discours majoritairement critique de ses citoyens, et à donner une image de soutien international à sa cause.
