Crise tendue au Niger : « La France prête à frapper le CNSP »

Depuis la semaine dernière, le Niger fait face à une crise politique et militaire sans précédent, suite à un coup d’État perpétré par la garde présidentielle. Cette action a entraîné la destitution du Président Mohamed Bazoum, élu en mars 2021 malgré des contestations de l’Opposition du Niger. Durant son mandat, deux tentatives de coup d’État ont déjà eu lieu, et c’est la troisième qui a finalement réussi, plaçant ainsi les militaires à la tête du pays, regroupés au sein du Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Réactions internationales face au Coup d’État

Le coup d’État au Niger a suscité de vives réactions tant au niveau international que sous-régional. Plusieurs Organisations Internationales et Sous-régionales, notamment la CEDEAO, ont condamné fermement cet acte et ont pris des mesures sévères à l’encontre du pays. Un sommet extraordinaire des chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, qui s’est tenu le dimanche 30 juillet 2023, a abouti à des sanctions immédiates à l’égard du Niger.

La CEDEAO a donné une semaine aux militaires du CNSP pour libérer et réinstaller le Président déchu Mohamed Bazoum. Dans le cas contraire, toutes les options, y compris une intervention militaire, sont envisagées. Afin de faciliter une médiation et un retour à l’ordre constitutionnel, Mahamat Deby Itno, le putschiste tchadien, a été dépêché par la CEDEAO au Niger pour rencontrer les militaires du CNSP et le Président déchu. Toutefois, cette initiative a été largement critiquée par la majorité des Africains qui estiment qu’il s’agit de deux poids deux mesures.

Réaction du peuple nigérien et incident à l’ambassade de France à Niamey

Le peuple du Niger a également exprimé sa position face aux nouvelles autorités en manifestant à Niamey en soutien au CNSP et en mettant en garde la CEDEAO et l’État français contre toute ingérence. Cette manifestation a pris une tournure violente lorsque l’ambassade de France à Niamey a été attaquée par des groupes visiblement préparés, les forces de sécurité nigériennes ayant eu du mal à maîtriser la situation.

En réponse à l’incident à l’ambassade de France, le Quai d’Orsay a rappelé que la sécurité des emprises et du personnel diplomatique est une obligation en vertu du droit international et des Conventions de Vienne.

Intervention militaire française contre le CNSP ?

La France a entamé des démarches pour obtenir les autorisations politiques et militaires nécessaires pour intervenir militairement au Niger, en vue de libérer le Président Mohamed Bazoum, pris en otage selon le CNSP.

Selon un communiqué du CNSP diffusé le 31 juillet 2023, la France, en collaboration avec certains Nigériens, aurait tenu une réunion secrète à l’état-major de la garde nationale du Niger pour obtenir les autorisations politiques et militaires nécessaires en vue d’intervenir militairement au Niger. Des demandes autorisant des frappes au sein du palais présidentiel pour libérer le président déchu auraient été signées.

Enjeux internationaux

Pour la France, les enjeux sont considérables dans cette crise nigérienne. La stabilité énergétique de Paris, en ces temps de difficultés énergétiques, dépend en partie de ses relations avec le Niger. Face à une possible intervention militaire française, le CNSP est confronté à une situation critique et risque de subir des frappes de missiles si aucun appui sécuritaire international n’est obtenu.

En conclusion, la crise politico-militaire au Niger a des répercussions internationales importantes, avec des réactions contrastées des pays et des organisations régionales. Les tensions sont à leur paroxysme, et l’avenir politique du Niger reste incertain. Une résolution pacifique et respectueuse de l’ordre constitutionnel est impérative pour éviter une détérioration de la situation et ses conséquences désastreuses sur la stabilité de la région.

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