Suite à la prise de pouvoir par le Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la CEDEAO a organisé un congrès extraordinaire et a fixé un ultimatum d’une semaine pour que le président destitué reprenne ses fonctions. Si cette exigence n’est pas respectée, la CEDEAO a menacé d’intervenir militairement pour rétablir le président. Cette décision a créé des désaccords parmi les membres de la CEDEAO, avec certains pays, tels que le Burkina Faso et Mali, envisageant de se retirer de l’institution en cas de recours à la violence armée contre les nouvelles autorités nigériennes.
Vers une Intervention Russe ?
Face aux menaces de la CEDEAO, trois pays africains, à savoir le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, ont pris position en soutien du CNSP et ont décidé d’interdire toute attaque contre le Niger. Il est intéressant de noter que le Burkina Faso et le Mali ont bénéficié du soutien de la Russie, qui cherche à consolider son influence dans cette région. L’Algérie s’est également prononcée en faveur du Niger, ce qui témoigne de la complexité de la situation où les enjeux géopolitiques sont bien présents.
Le Burkina Faso et le Mali ont marqué leur position en devenant les alliés de la Russie, suite à leur réussite à chasser la présence militaire française de leurs territoires. Cette alliance a été renforcée lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet 2023.
Les déclarations favorables de personnalités russes, en particulier d’Evgueni Prigogine, le dirigeant du groupe paramilitaire russe Wagner, envers le coup d’État nigérien, ont soulevé des inquiétudes quant à une éventuelle implication plus profonde de la Russie dans la région.
La France face à la crise
L’État français a exprimé sa ferme intention de défendre ses intérêts au Niger. La France a entamé des démarches pour obtenir les autorisations politiques et militaires nécessaires en vue d’une intervention militaire pour libérer le président nigérien Mohamed Bazoum, qu’elle considère comme pris en otage par le CNSP. L’évacuation d’urgence des citoyens français vivant au Niger indique que la France se prépare à une offensive contre les nouvelles autorités.
Analyse de la situation
En 2023, le conflit en Afrique de l’Ouest se joue entre deux blocs d’influence majeurs. D’un côté, nous avons la CEDEAO, dirigée par le président nigérian Bola Tinubu et soutenue par la France. De l’autre côté, il y a une alliance pro-russe qui regroupe certains pays de la région tels que le Mali et le Burkina Faso.
Cette situation de guerre froide en Afrique pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations géopolitiques du continent. La France, qui a longtemps été impliquée en Afrique, risque de perdre de son influence si elle n’arrive pas à rétablir le président Bazoum au pouvoir. D’un autre côté, la Russie pourrait renforcer son emprise sur la région si l’alliance pro-russe réussit à maintenir en place les nouvelles autorités nigériennes.