La situation politique au Niger continue de captiver l’attention internationale alors que les événements se déroulent à un rythme rapide depuis le coup d’État survenu le 26 juillet 2023. Le pays fait face à des tensions croissantes entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Conseil National Pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), les nouvelles autorités issues du coup d’État. Malgré les pressions internationales, cette nouvelle administration semble persévérer dans son plan d’action.
Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale le lundi 7 août, le colonel-major Amadou Abdramane, porte parole du CNSP, a annoncé la nomination d’un Premier ministre. C’est dans ce contexte que M. Lamine Zeine, économiste de renom, a été désigné pour occuper ce poste au sein de la Transition dirigée par le CNSP.
M. Lamine Zeine a une longue histoire de service au Niger. En 2001, sous l’administration de l’ancien président Mamadou Tandja, il fut nommé directeur de cabinet, avant de prendre la direction du ministère des Finances en 2002. Sa mission était claire : stabiliser une situation économique et financière en plein désarroi. Il a brillamment relevé ce défi, mais son mandat a pris fin de manière dramatique avec le renversement de Mamadou Tandja en 2010, suite à un coup d’État orchestré par le commandant Salou Djibo.
En dépit de cette interruption, Lamine Zeine a continué à jouer un rôle significatif sur la scène internationale. Actuellement, il occupe le poste de représentant de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, montrant ainsi son engagement envers le développement économique et social de la région.
Cependant, la nomination de M. Zeine en tant que Premier ministre intervient dans un contexte diplomatique tendu. Alors que le pays s’engage dans une nouvelle phase de transition dirigée par le CNSP, les tensions avec la CEDEAO montent en flèche. Dirigée par le leader nigérian Bola Tinubu, la CEDEAO a exprimé son souhait de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et de remettre en place le président destitué, Mohamed Bazoum. Toutefois, en dépit des efforts diplomatiques entrepris, la CEDEAO n’a pas réussi à trouver une solution pacifique à cette situation. Confrontée à cette impasse, elle a évoqué la possibilité d’une intervention militaire pour réinstaller Bazoum au pouvoir.
Il est pertinent de se demander si la transition politique au Niger suivra le modèle observé dans d’autres pays de la région, tels que le Mali et le Burkina Faso, qui sont actuellement dirigés par des militaires ayant effectué des coups d’État. L’avenir de cette transition demeure incertain, mais il est clair que les nouvelles autorités nigériennes sont confrontées à des défis de taille alors qu’elles tentent de stabiliser la situation politique et économique du pays.