Dans une déclaration récente, l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’est exprimé avec véhémence au sujet de l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger et des motifs qui la sous-tendent. S’exprimant depuis son expérience personnelle et sa connaissance de la situation politique en Afrique de l’Ouest, Gbagbo a remis en question la justification officielle de l’intervention et a soulevé des préoccupations quant aux véritables objectifs de cette action.
L’ancien président a fait remarquer que le renversement du président Bazoum au Niger n’était pas un événement isolé, rappelant que plusieurs dirigeants de la région ont déjà été victimes de coups d’État militaires, de tentatives de tripatouillage constitutionnel et de manœuvres politiques douteuses. Il a catégorisé ces actions comme des « coups d’État » et a appelé à une introspection collective sur le respect de la démocratie dans la région.
Laurent Gbagbo a également abordé les liens potentiels entre les ressources naturelles et les interventions militaires. Pointant du doigt les ressources d’uranium et de pétrole du Niger, il a mis en doute la sincérité des déclarations selon lesquelles l’intervention visait à rétablir la démocratie. Gbagbo a insisté sur le fait que les motifs économiques pourraient influencer les actions des puissances régionales.
L’ancien président a mentionné son expérience personnelle avec l’embargo en Côte d’Ivoire en 2010, soulignant les effets néfastes de telles mesures sur les populations locales. En conséquence, il a exprimé son opposition à l’imposition d’un embargo au Niger et a appelé à la recherche de solutions pacifiques plutôt qu’à une escalade militaire.
Gbagbo a également évoqué la tentative présumée d’envoyer un bataillon au Niger par le président ivoirien Alassane Ouattara, notant avec scepticisme que cette action pourrait ne pas être bien informée compte tenu des défis opérationnels d’une telle entreprise. Il a rappelé son propre passé militaire en tant que sergent de l’armée, soulignant les limitations d’un simple bataillon dans des situations de conflit.
Enfin, l’ancien président a exprimé des réserves sur le rôle de la CEDEAO dans la résolution des crises régionales. Il a affirmé que le prétexte du renversement de Bazoum pourrait masquer d’autres motivations et a appelé à une réévaluation du rôle et de l’efficacité de l’organisation régionale.