Interpellation de Marthe Faré : Entre droit à l’information et protection de la vie privée

Depuis le 26 juin dernier, Marthe Faré est en garde à vue à Lomé. La cause de cette interpellation ? Une vidéo publiée sur TikTok la semaine précédente. Dans cette vidéo amateur d’environ deux minutes, tournée de nuit dans un quartier de Lomé, on aperçoit une femme en situation de détresse, faisant des allers-retours. La vidéo est commentée par Marthe Faré elle-même, exprimant son choc face à la scène.

La famille de la femme filmée aurait déposé une plainte pour atteinte à la vie privée et publication d’images sans consentement, se référant à l’article 368 du code pénal Togolais de 2015 concernant la violation d’intimité. Cet article stipule qu’il constitue une violation de l’intimité d’une personne le fait :

  1. De publier ou de diffuser des papiers ou enregistrements privés, un dessin, une photographie, un film ou tout autre support reproduisant l’image de cette personne sans son accord ou celui de ses ayants droit ;
  2. D’organiser, par quelque procédé que ce soit, l’interception, l’écoute ou l’enregistrement de communications privées, orales, optiques, magnétiques ou autres échanges reçus dans un lieu privé, à l’insu ou sans l’accord des personnes en communication ou du maître des lieux.

Selon l’article 369, toute personne physique ou morale qui viole l’intimité d’une autre personne est punie d’une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de deux millions à dix millions de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines.

Cette accusation suscite des interrogations, d’autant plus que la vidéo a été tournée dans un lieu public et que la femme filmée n’est pas identifiable.

Marthe Faré est une auteure, romancière, journaliste et activiste togolaise, diplômée de l’École supérieure de journalisme de Lille. Elle est actuellement responsable du service communication et relations publiques à l’Agence nationale du volontariat au Togo.

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