Lors de la 78e session ordinaire des Nations Unies, le président de la transition de la Guinée, Mamady Doumbouya, a prononcé un discours puissant abordant la récente vague de coups d’État en Afrique, qu’il a qualifiée d' »épidémie » après la pandémie de la Covid-19. Le président a appelé à une réflexion plus profonde sur les causes sous-jacentes de ces coups d’État et à une remise en question du modèle de gouvernance démocratique imposé à l’Afrique. Voici un aperçu des points clés de son discours :
L’épidémie de coups d’État en Afrique
Mamady Doumbouya a tout d’abord souligné que l’Afrique, en particulier les pays francophones du sud du Sahara, connaissait une recrudescence inquiétante des coups d’État militaires. Il a noté que la communauté internationale condamnait ces actes, mais il a appelé à une analyse approfondie des causes de cette tendance.
Les vrais putschistes
Le président guinéen a élargi la notion de « putschiste » en incluant non seulement ceux qui prennent les armes pour renverser un régime, mais aussi ceux qui manipulent les textes constitutionnels pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Il a souligné que de nombreux leaders en col blanc modifiaient les règles du jeu politique pour conserver le pouvoir, et ceux-ci étaient les vrais « putschistes ».
Les causes profondes des transitions militaires
Mamady Doumbouya a identifié plusieurs facteurs contribuant aux transitions militaires en Afrique. Il a mentionné les promesses non tenues, le tripatouillage des constitutions, la mauvaise répartition des richesses, la famine, et la misère qui alimentent les inégalités. Ces inégalités sociales et économiques sont devenues des catalyseurs pour les aspirations populaires à un changement.
Le modèle de gouvernance occidental
Le président guinéen a remis en question le modèle de gouvernance démocratique imposé à l’Afrique par l’Occident. Il a affirmé que ce modèle n’était pas adapté aux réalités, aux coutumes et à l’environnement africains. Il a souligné que ce modèle avait souvent conduit à l’exploitation des ressources africaines par d’autres pays et à la corruption des élites nationales.
L’émancipation de l’Afrique
Mamady Doumbouya a insisté sur le fait que l’Afrique était un continent jeune, ouvert sur le monde et désireux de prendre son destin en main. Il a appelé la communauté internationale à cesser de catégoriser l’Afrique en fonction des influences étrangères et à respecter sa capacité à définir son propre chemin.
L’appel à la confiance
Le président a conclu en demandant à la communauté internationale de faire confiance à l’Afrique et de la laisser définir son propre modèle de gouvernance. Il a plaidé pour une coopération franche et équitable, mettant en avant les aspirations à la paix et à la prospérité des peuples africains.